Le sport au défi de l'égalité
Associé à l’effort et à la performance, le sport a été historiquement construit comme un espace d’affirmation de la virilité. Il concentre aujourd’hui bien des paradoxes : réputé contribuer à la santé et au bien être, vanté auprès de la jeunesse comme activité favorable à l’apprentissage de valeurs humanistes comme le respect de soi et des autres ou le partage, il peut également être l’espace d’expression du sexisme, du racisme et de l’homophobie.
Si les pratiques des femmes et des hommes tendent à se diversifier, en loisir comme en compétition, le sport demeure majoritairement un lieu de séparation d’apprentissage et de réaffirmation de la non-mixité.
La place primordiale occupée par le corps renforce la naturalisation de cet état de fait. Cette différenciation des pratiques sportives se double d’une hiérarchisation : lorsque les pratiques féminines parviennent à s’imposer, elles sont systématiquement moins valorisées symboliquement, médiatiquement, économiquement que les pratiques masculines. Parallèlement, le sport est aussi traversé par des initiatives et dynamiques remettant en cause cette hiérarchie et dénonçant plus largement les rapports de domination au sein du milieu sportif pour penser le sport comme un espace d’émancipation et d’égalité.
Fanny Bugnon, Maîtresse de conférences en histoire/études sur le genre et responsable du DIU «études sur le genre» - Université Rennes 2